Quand le monde pro se met à faire des produits grand public !

Depuis de nombreuses années, je n’hésite pas à taper dans les gammes professionnelles de certains fabricants. Moi, audiophile invétéré,  qui a dépensé plus qu’il ne faut dans du matériel coûteux et parfois assez ésotérique, y laissant souvent ma paie,  j’ai pourtant fini par revoir ma copie. Il faut dire que je côtoie depuis de nombreuses années des professionnels qui ont cherché (souvent) avec condescendance à m’ouvrir les yeux  sur certains aspects. Dieu ait pitié.:)

Durant longtemps, j’ai pris la plume des journalistes pour de l’argent comptant, j’ai essuyé suffisamment de  désillusions pour laisser le doute s’installer.
Et puis au final, j’ai commencé à écouter leur raisonnement. Si des « ingésons » mixent les albums que nous achetons avec des produits que l’on ne trouvent pas chez les revendeurs, cela ne doit pas être sans raison et ne peut être un mauvais choix. Toute l’attention portée au mix pour qu’une référence de piano  ou de guitare sonne comme elle le devrait, ne peut être ignorer. A priori la vérité est du côté des pros qui côtoient les artistes et dont c’est le métier de maîtriser les subtilités du son. Sur le papier, avouez qu’il y a plus de raisons de leur faire confiance qu’à des gens qui ne mettent jamais un pied en concert ou tentent de reproduire ce qui leur semble joli à l’oreille quand ils n’interprètent pas totalement la manière dont cela devrait sonner !!!
Certes les mauvaises langues diront que les ingésons finissent tous sourds. Bien sûr…

J’ai commencé ainsi à mesurer les bienfait d’un système clocké (Merci Antelope dont les horloges sont fabuleuses, en particulier celles au Rubidium – 10M), puis j’ai découvert des convertos Lynx Aurora, avant de craquer sur des modèles plus grands publics, mais tous issus de génies sévissant dans le  pro (EMM Labs, EAR Yoshino), avant de passer à ce que certains appellent des ampli de foire ou de sono avec la gamme PCn de chez Yamaha Pro. J’oublie même avoir fait le salon du SPAT il y a une dizaine d’année avec mes amis de Taylor Made Systemes et présenter l’un des premiers Trinnov auprès des particuliers ( la gamme grand public n’existait pas encore) et nous avions fait comble dans cette démo multi-canal durant les 2 jours. Aujourd’hui qui remettrait en cause cette marque qui fait figure de référence dans la correction acoustique.

Restez « Open Mind »
j’invite ainsi les audiophiles à éviter l’état « idiophile » qui m’a conduit à plus de déception que de satisfactions sur le long terme. Le bon côté des choses, c’est que j’ai muri et me suis doté d’une petite culture matériel (en toute modestie). J’ai ainsi beaucoup changé, éternel insatisfait et toujours en quête du mieux. un vrai Graal… qui a fait à une époque le bonheur de quelques revendeurs.

KORG DS-DAC-100Si petit et pourtant grand par ses performances

C’est donc avec le plus grand respect que j’ouvrais le carton du Korg DS-100 pour me faire un avis. J’étais resteé sur les instruments de musique et ignorait tout de cette activité chez eux, jusqu’à une écoute l’été dernier. Mon hôte me faisait découvrir son système à base de Janus 50 ( comme sur les Audionec et le mien).  A un moment il m’a proposé d’écouter le même morceau que celui écouté en CD sur son lecteur Esoteric. Le sourire aux lèvres, il savait qu’il allait me piéger ou m’abuser. N’est ce pas Nicolas ? Pour l’occasion il utilisait un PC avec un petit VDAC II Musical Fidelity et avait rippé un CD de M. Jonasz « le temps passé » un classique des démos. En fait pour lire ce morceau sur PC, il utilisait un soft Korg utilisé dans le pro et transformant les fichiers PCM 16bits/44.1MHz des CD en .dsf, propre au DSD. Qu’elle ne fut pas ma surprise de constater le gap énorme entre les 2 lectures sur le même morceaux, y compris avec une simple copie bit-perfect.

Le nom de ce soft miraculeux : Audiogate.
Mis au point par Korg pour les ingesons, certains on pu se le procurer facilement. Aujourd’hui, il faut acheter un DAC de la Marque pour pouvoir activer la licence du soft. C’est donc un peu fébrile que je découvris ce petit DAC avec un très beau design. Petit et moderne il ne devraient pas gêner nos compagnes. Attendez-vous à ce qu’elles vous demandent d’ailleurs, pourquoi les autres maillons de votre système ne lui ressemblent pas.
La fabrication est très bonne et très qualitative, surtout au regard du prix, seulement 555€ttc en prix public conseillé.

Il lit tous vos fichiers en DSD
Au delà des fichiers natifs DSD, il reformate en DSD n’importe quels fichiers PCM, quel que soit leur échantillonnage et leur nombre de bits. Vous l’avez compris pour faire marcer le DS-DAC-100

Points Forts

  • Design comptemporain – esprit OVNI
  • Petite taille – faible encombrement
  • lecture native des fichiers DSD en 2,8 ou 5,6 Mhz, mais pas seulement, puisqu’il upsamble et transforme n’importe quel fichier en DSD64 ou DSD128
  • déjà la version 3 de Audiogate.
  • la qualité de restitution à ce prix.
  • sorties symétiques et asymétriques
  • sortie casque jack 6,5mm

Points faibles

  • Pas d’alimentation externe… ni interne puisque c’est le câble USB utilisé en liaison avec le PC ou le Mac qui fait office d’alimentation. Pas très hifiste ça.
  • pas la souplesse de commande d’un itunes ou d’un player de mediacenter (Room , JRiver…) en terme d’ergonomie et de navigation dans vos pochettes, on a vraiment l’impression d’utiliser un soft avec la souris et le clavier. Un peu archaïque, mais une fois encore Audiogate a été développé pour des pro derrière leur console, pas pour écouter dans son canapé. A faire évoluer impérativement.
  • une seule entrée numérique : USB

Spécifications

  • Jusqu’à 24bits / 192 kHz
  • DSD 64 (2,8Mhz) et DSD 128 (5,6MHz) en natif avec le soft Audiogate 3
  • Puce de conversion : Cirrus Logic CS4398
  • Dimension : 207 x 60 x 160
  • Poids : 860g
  • Fabrication au japon

 

minuscule une fois posé sur les blocs mono Artec Absolute

En conclusion
On n’est pas au même niveau de conversion que les DAC de référence du marché, mais que demander de plus dans cette fourchette de prix. Franchement lire l’ensemble de ses fichiers en DSD est une expérience étonnante, encore plus lorsque la source départ est la définition du CD 16/44.1. il faut
l’entendre pour le croire. Jamais je n’aurais imaginé qu’il soit possible même avec un soft d’obtenir mieux (est-ce que l’on peut dire des infos ?) que ce que l’on a sur la gravure du CD.
Une totale incompréhension pour le novice que je suis.

 

Nota Bene : Modèle de démo disponible à la vente.
Prix spécial sur commande neuve