le M1 dispose d’une fabrication remarquable

Depuis deux mois, j’ai la chance d’avoir en prêt le convertisseur qui fait tant parler outre atlantique dans les milieux professionnels. En effet, Bricasti s’est d’abord forgée une réputation avec son processeur de réverbération M7, qui s’est imposé rapidement comme la référence absolue dans les studios.
Aussi, ces anciens de Lexicon et Mark Levinsson, ont monté leur société seulement en 2004, ils étaient donc attendus au tournant, lorsque fut faite l’annonce de l’arrivée de leur 1er DAC.

Dès la sortie du M1, ce convertisseur double mono s’est attiré de nombreuses critiques élogieuses, à commencer par celle faite par John Atkinson dans Stereophile, qui lui donnera la note A+. Rarissime pour un DAC et coup de pouce indéniable pour booster une marque encore inconnue des audiophiles. (lire la review complète)

C’est donc avec fébrilité et beaucoup d’espoir que j’attendais de recevoir le M1.
Les écoutes nombreuses furent au départ un peu déstabilisantes, car très différentes des DAC avec lesquels j’avais l’habitude de fonctionner sur mon système principal (EAR DACUTE – Dac Prestige ARTEC).

Côté Design
La conception du Bricasti est magnifique. Dès sa prise en main, en le sortant de son carton, on ressent que ce petit appareil 1U, assez fin est bien rempli.  La qualité de fabrication transpire immédiatement et sa façade n’est pas sans rappeler Mark Levinsson. Une trace du passé des concepteurs.
Sur le plan technique, mes compétences font que je ne chercherai pas à détailler, mais vous trouverez tout ce qu’il faut sur le net ou le site du fabricant.
Retenez juste que c’est un vrai double mono, symétrique, bien que le résultats en liaison RCA se sont avérés très bons. Il dispose de son propre DSP et d’un travail particulier sur l’horloge pour réduire le jitter.

Il est très facile à manipuler, même en l’absence de mode d’emploi et de télécommande lors de cette mise à disposition.
Il fonctionne en 24 bits / 192 kHz et dispose de suffisamment d’entrées numériques pour trouver son bonheur: AES/EBU, coaxial SPDIF, fibre optique et USB acceptant un signal DSD.

En sortie, vous avez  le choix entre symétriques et asymétriques.
A noter sur sur les sorties XLR, il est possible d’ajuster, en fonction de chaque ampli, le niveau de sortie à 350mv, à condition bien sûr d’être équipé pour le mesurer. Bien réglé la dynamique est parfaite.

A l’écoute
Utilisé sans préamplificateur, le résultat est très concluant, même si celui que j’utilise actuellement (prototype) apporte un gain sur tous les registres. Enfin ce qu’il faut retenir, c’est que le M1 se suffit à lui-même et peut attaquer une amplification en direct sans problème. Je reste néanmoins convaincu par l’apport d’un bon préampli dans un système.

Les sensations d’écoute après plusieurs semaines d’écoute mettent en avant un naturel évident, beaucoup de douceur et de nuances, une vraie qualité de timbre, les voix y gagnent en terme de grain. Il y a plus de micro-informations par rapport au Ear Dacute.
Le grave est bien présent avec une profondeur qui surprend d’autant plus qu’il reste d’une propreté extrême.
Au delà de ça, la scène sonore a gagné en profondeur de manière importante sur le Yoshino, les plans sonores sont plus espacés. On le perçoit sur les trio de jazz, mais encore plus sur les grands orchestres.


Le hasard fait bien les choses… Et c’est finalement récemment que je l’ai mis sur un second système haut rendement avec de très belles enceintes HR, mais associé sans prétention en terme d’électroniques.
Je me suis souvenu d’une discussion avec le distributeur en France, m’invitant à utiliser en drive un simple lecteur blu-ray. Je l’ai donc fait avec un vieux lecteur DVD Pioneer 747. Le M1 connecté à un petit intégré ARTEC SE-50i et une paire d’enceintes HR utilisant le fameux HP ALTEC 604 / pavillon 1″ Mantaray.

Le résultat est stupéfiant en comparaison avec le lecteur utilisé en intégré, bien que ce dernier ait été largement tweaké par le passé (changement des Ampli Op, alimentation…). Le gain est clairement audible et cela à tous les niveaux, apportant beaucoup de douceur et de nuances au système, mais surtout une présence et une qualité de grave que je ne soupçonnais même pas avec ces enceintes. Tout du moins, je n’avais jamais entendu cela dessus. Pour le coup, c’est un vrai booster qui a transfiguré l’écoute.
Cette dernière devient vraiment jouissive et plus vivante que sur mon autre système. Comme quoi en hifi on en revient toujours aux associations.:)
La vidéo ci-contre réalisée avec un simple iPhone ne lui rend pas hommage malheureusement.

Le Bricasti M1 est en train de devenir une référence dans notre microcosme audiophile. Certes sa distribution est encore confidentielle, mais les professionnels lui réservent le meilleur accueil. Il semble que Radio France ait passé commande de plusieurs appareils pour ses studios. Sans doute pas le fruit du hasard.
Le M1 est un appareil dont on sent l’origine professionnelle, sans fioriture, il est rigoureux et extrêmement transparent.
Les sensations d’écoutes différentes sur mes 2 systèmes dans la même pièce montre qu’il est très sensible à l’amplification que l’on va lui associer.