Petites mais sensationnelles ces  LEGEND 4000

Il y a quelques mois, j’ai vécue une expérience bluffante sur un salon en Belgique, puis j’ai eu l’occasion de recroiser Kommer Kleijn l’un des deux concepteurs des enceintes Legend by John Watkinson. L’occasion pour moi d’engager en passionné la discussion et de vous la faire partager.
Pouvez-vous vous
présenter, ainsi que votre associé John Watkinson ?

J’ai rencontré John Watkinson, il y a une
dizaine d’années quand nous nous sommes retrouvées ensemble comme enseignants
sur des cours de mise à jour pour professionnels du cinéma à propos du relief, en Angleterre, puis en Belgique, Allemagne et France. Tous deux, nous
sommes des chercheurs en perception visuelle et auditive et nous nous sommes
liés d’amitié lors de ce travail. Moi-même, j’ai un background de Directeur
Photo de cinéma spécialisé en effets visuels et formats spéciaux, dont la
stéréographie (cinéma 3D). Ainsi, mes connaissances en perception étaient en
premier lieu focalisé sur la vision, puis sur le son, tandis que John, c’est
plutôt l’inverse. Nous sommes tous les
deux défenseurs des cadences d’images plus élevés en cinéma. Ensuite, il y a
beaucoup de liens entre les perceptions visuelles et auditives et bien
comprendre l’un permet de plus vite comprendre l’autre. Même si l’image prenait
le devant chez moi au départ, je m’intéresse à l’audition depuis bien
longtemps. Je suis né dans une famille de musiciens et de ce fait je vivais ma
jeunesse parmi les pianos, violons, harpes, violoncelles et enregistreurs, moi
m’occupant plutôt de ces derniers. Ma mère est pianiste de concert et ma soeur
joue dans l’orchestre de Chicago. J’ai donc été immergé dans la musique depuis ma plus petite enfance (on peut
dire que je suis tombé dedans quand j’étais petit) et j’ai tellement entendu la
musique classique en « live » que j’avais du mal à apprécier les
reproductions. ça c’était avant de connaître le travail de John. Les enceintes LEGEND
permettent d’écouter un système qui peut approcher l’expérience réelle.  La philosophie des LEGEND est de
percevoir les détails, sans être inondé de distorsions qui sont compensées par le cerveau, ce qui gâchait mon plaisir avec la grande majorité des systèmes hifi. Mon lien
personnel profond avec la musique me permets maintenant dans le travail
technique et scientifique de toujours garder le but final en avant plan :
Prendre plaisir à apprécier la musique. Car finalement c’est ça le but et rien
d’autre.
Quand j’ai rencontré John, l’avancement du
projet LEGEND avait été ralenti après que son collaborateur précédent ait
choisi d’explorer d’autres horizons. Depuis notre collaboration, le projet a
évolué du stade de prototypes de conception vers les prototypes de produits
perfectionnés, celles que vous avez entendues au salon de Bruxelles.

Pouvez vous nous
expliquer la genèse du projet Legend by John Watkinson et quelles sont les
particularités de votre approche ?
Le projet ‘LEGEND’ de John Watkinson a ses
origines bien reculé dans le temps. John est un chercheur et auteur confirmé.
L’origine du projet réside dans la réponse à cette question : Comment est-ce possible que quand
vous entendez le bruit d’un objet qui tombe par terre derrière vous, vous savez
dire immédiatement s’il s’agit d’un bruit reproduit ou bien si réellement un
objet est tombé dans la piece ou vous êtes ? Comment l’audition humaine fait-elle
pour faire cette distinction si vite et avec une telle fiabilité.
Pour trouver la réponse à cette question, de
tout évidence il a fallu étudier le fonctionnement de l’audition humaine, et
ensuite la mettre en relation avec les caractéristiques qui distingue un « vrai »
bruit, d’un bruit enregistré et ensuite reproduit.
Le résultat de cette recherche à été
renversant. La recherche a relevé des caractéristiques inadéquates à propos des
enceintes traditionnelles, tellement importantes qu’il y avait de quoi tomber de sa
chaise. En fait l’audition humaine, résultat d’évolution pendant des millions
d’années, est en premier lieu un outil de survie, qui devait servir à éviter de
se faire prendre par des prédateurs et qui ensuite devait nous aider à
trouver des aliments. Dans ses fonctions, il a tout d’abord cherché à
évaluer ce qu’on appelle des événements sonores. Un événement sonore est comme
un bruit quand quelque chose tombe par terre, ou que vous cognez quelque chose, ou que
vous déposez votre verre sur la table, ou que le lion pose sa patte sur une
branche qui craque, ou que la souris, serpent, marche dans les feuillages etc.
Les caractéristiques principales des « événements sonores » sont qu’il n’ont pas
de note (pas de fréquence), ce sont surtout des impulsions. La membrane
basilaire (notre détecteur de fréquences) n’intervient donc pas principalement
dans leur detection (Nous avons encore d’autres détecteurs dans l’oreille). L’autres caractéristique des événements sonores
est qu’elles ont leur origine dans un tout petit endroit et que leur son
rayonne dans tout les sens à 360 degrés.
En résumé : Les sons « événements », sont les
sons pour lesquels le système auditif humain est le mieux équipé, le plus
sensible. 
Ils ont :
  1. une forme d’onde impulsif, 
  2. une origine unique et
    petit, 
  3. ls rayonnent dans tous les sens. 

Cette découverte dévastatrice
ne fait que constater la faiblesse de l’enceinte traditionnelle. Elle ne sait
reproduire aucune de ces trois caractéristiques ! 
Avec « enceinte traditionnelle », 
j’entends enceinte électromagnétique multi voix avec les haut-parleurs
montées en façade et avec un filtre de séparation passif. En effet, ces
enceintes traditionnelles ne savent, ni reproduire correctement les impulsions
(elles ne reproduisent correctement que les sons continus), qui ont de
multiples sources, avec de grandes dimensions et en plus projettent les sons
de façon dirigée vers une seule direction, vers l’avant. C’est donc une vrai
catastrophe comparé au cahier des charges idéal. Après s’être rendu compte de
cette contradiction, on ne s’étonne donc plus pourquoi l’audition humaine se
débrouille si bien pour distinguer entre les bruits « vrais » et les bruits
reproduits.

Ensuite, pour en avoir le coeur net, si cette
découverte est en effet bien la raison pour laquelle on distingue différemment les
sons « vrais » et « reproduits », il n’y avait qu’une seule solution. Construire une enceinte qui puisse résoudre toutes ces
incompatibilités et  répondre au nouveau cahier des charges établi. 
Comme
la liste des incompatibilités est longue, cela n’était pas une mince affaire, mais
voila ce que sont les LEGEND, une enceinte qui peut
  1. reproduire
    correctement les impulsions, 
  2. faire partir tout le son d’un seul et petit
    point, 
  3. en rayonnant de façon égale dans tous les sens. 

Ce sont les points
(1), (2) et (3) ensemble qui lui permettent d’imiter un son de façon « réelle ».
Il les faut tous les trois pour que l’humain puisse y croire. Qui plus est, on
voulait obtenir cela, sans faire de compromis sur  les performances obtenues par les enceintes
traditionnelles qui fonctionnent déjà très bien en terme de réponse en bande passante et d’excellente dynamique.

L’enceinte LEGEND atteint in fine son ambition : communiquer les informations enregistrées sans compromis au système
auditif humain, de la manière la plus adaptée à ce dernier.
Pour y arriver, il a fallu réussir à ajouter
les trois performances additionnelles à celles des enceintes traditionnelles,
et ce sans perdre de leurs performances existantes. De plus, pour réussir à
reproduire correctement les formes d’ondes impulsionnelles, deux obstacles
techniques sont à franchir : En effet, il a fallu vaincre les distorsions des
transitoires et réussir une enceinte linéaire en phase. Ces deux aspects sont indispensables pour pouvoir reproduire les impulsions que les enceintes
traditionnelles ne réussissent généralement pas.
Mais encore une fois, ce qui compte est le résultat final :
adresser l’oreille et le cerveau humain d’une façon adaptée, au lieu de
demander à l’humain de s’adapter et compenser une reproduction inadéquate.
Le résultat est une enceinte qui non seulement
peut reproduire de façon juste les notes et les volumes musicaux, mais aussi
les bruits. Pouvoir reproduire les bruits correctement comme quelque chose qui
tombe par terre, peut sembler anodin pour une enceinte qui est toute de même
destinée essentiellement à reproduire de la musique. Mais cela est alors sans
compter que la musique que l’on aime écouter, est en fait souvent aussi truffée
de bruits. Il s’agit par exemple de tout ce qui est batterie et percussion,
puis les attaques de cordes guitare, clavecin, piano, suivis des démarrages de
la plupart des autres notes. Et l’incapacité de l’enceinte traditionnelle à
reproduire ces bruits correctement gêne.
Additionnellement, on profite aussi pour tous
les instruments et chants de l’absence de distorsion des transitoires,
permettant de reproduire la forme des ondes avec précision, un grand avantage
pour le détail, finesse et réalisme, et que l’on retrouve déjà très bien sur les
enceintes à panneaux. Mais ici, c’est intégré dans une enceinte
électromagnétique, qui  en plus d’être correcte en bruit, ne compromet ni la gamme de
fréquences, ni la puissance ou la dynamique et qui a une forme et des dimensions
bien plus facile à intégrer dans un salon, à la différence des panneaux.
En quoi est-ce une
révolution par rapport aux autres enceintes couramment rencontrées.  Est-ce que ces améliorations n’ont pas déjà été
essayé avant vous ?
Si, je pense que tous les améliorations
présentées existent déjà, mais jamais, à ma connaissance, elles n’ont été réunies
toutes en même temps. Pourtant, je pense qu’il les faut toutes simultanément, car
l’oreille humaine est bien futée pour repérer le moindre défaut dans la reproduction
sonore, dès qu’il y en a un aspect qui manque ou ne réussit pas bien.
Je distingue 7 caractéristiques principales à une
enceinte, et qu’il faut tous réussir  à maîtriser :
 (a) – réponse en fréquences complète et
équilibrée
 (b) – dynamique complète (du silence inaudible à
l’approche du seuil de douleur)
 (c) – absence de distortion harmonique
(linéarité)
 (d) – reproduction précise des transitoires et
absence de distortion des transitoires (contrôle de la masse des membranes), et
ce pour tout le spectre
 (e) – linéaire en phase sur tout le spectre, y
compris aux fréquences de commutation
 (f) – source de son unique, petit et
ponctuelle (de préférence pas plus grand qu’un grain de riz)
 (g) – diffusion omnidirectionelle, égale à 360
degrees et égale pour tour le spectre.
 – Les enceintes traditionnelles haut de gamme répondent bien sur les critères (a), (b) et (c), mais sont généralement assez déficientes dans
les 4 points qui suivent après.
 – Les électrostatiques et autres panneaux
améliorent grandement (d) et souvent aussi (e) mais laissent alors souvent des
plumes sur les plans (a) et (b) , comparé aux enceintes
traditionnelles. Aussi sur le point (f) et parfois (g) elles peuvent être
moyennes et parfois même en dessous des enceintes traditionnelles (effet faisceau). Et les améliorations en (d) et (e) des panneaux ne couvrent pas
toujours tout le spectre.
 – Les concepts à haut-parleur unique
améliorent les points (e) et (f) et parfois aussi (d) mais habituellement au
dépens de (a) et (b). Et ici aussi, les améliorations ne couvrent
généralement pas le spectre entier.
 – Les concepts actives numériques ‘DSP’
améliorent souvent (e) et parfois aussi (d) mais restent généralement
traditionnels au points (f) et (g).
 – Les dipoles réussissent des fois à combler
pour 80% le point (g), un amélioration notable, mais se limitent souvent à
améliorer le point (g) seulement.
 – La plupart des autres omnidirectionnelles que je connais
réussissent bien le point (g), parfois aussi une amélioration en (f), mais
souvent rien aux autres points. Parfois il y a même une régression quelque
part. Certains omnis performent très mal en (d), encore en dessous des traditionnelles, et nuisent ainsi à la réputation des ‘omnis’ en général ….
Les LEGEND de John Watkinson réussissent sur toutes 
les 7 performances simultanément et à un très haut niveau pour chaque. Voila ce
qui est unique. Je ne connais personnellement pas d’autres exemples capable de
cela.
Voila aussi pourquoi je ne présente pas les
LEGEND comme des enceintes omnidirectionnelles. Il s’agit d’un approche plus
large, que l’on pourrait éventuelle appeler totale ou holistique.
Étonnant, qui est vraiment John
Watkinson alors ?
Comme je l’ai dit, John Watkinson est un chercheur, inventeur et
auteur en technologies audiovisuelles et d’aviation confirmé. Il a écrit plus
de vingt livres sur ces sujets dont certains sont considérés comme des œuvres
de référence. Les titres les plus connues sont ‘The Art of Digital Audio’, ‘The
Art of Sound Reproduction’ et ‘The art of the Helicopter’. Une autre des sujets
est la compression numérique son et image. Ses livres ont atteint des chiffres
de vente élevés entre autre grâce à son talent pour expliquer la techno dans un langage compréhensible et pour avoir toujours gardé une relation forte avec ce
que l’on veut obtenir avec la technique en question, comme prendre plaisir à
écouter de la musique ou de ne pas s’écraser avec l’hélico. Ce faisant ses
livres gardent un lien avec la pratique quotidien et ne se perdent jamais dans
des abstractions purement théoriques. On peut trouver une liste de titres p.e.
ici: https://www.amazon.com/John-Watkinson/e/B001IZ2KF4
Il écrit aussi des articles dans des revues
concernant le son et la technologie en général dont sa série ‘Slaying Dragons’
dans ‘Resolution Magazine’ (peut-être le plus connu). Quelques exemples sont
disponible sur leur site :
https://www.resolutionmag.com/content/slaying-dragons/
Il a inventé plusieurs systèmes d’enceintes
avant d’en arriver à la LEGEND. Il y a eu la K-BAR, utilisé dans certains studios
de mixage, et une enceinte de monitoring stéréo pour studios de radio et de
télé en forme de rack 19 pouces avec seulement une unité de hauteur, produisant
un son comme si elle était 10 fois plus grande. Ce dernier est maintenant fabriqué par TSL
et est diffusé dans les studios professionnels.
Mais John, à coté d’être technicien, comme
moi, est surtout un spécialiste des perceptions. Lui et moi sommes aussi des
enseignants dans des écoles de cinéma et de formation
professionnelle. 
LEGEND est un concept venu donc de l’étude
du système auditif humain. Notre passion commune. Cela semble logique mais on
serait étonné de devoir se rendre compte à quelle point cette matière, le
fonctionnement de la perception humaine auditive, semble peu connu parmi les
concepteurs d’enceintes acoustiques en général.
Vous avez connu un
vif succès au salon New Music cette année avec une salle qui ne désemplissait
pas en présentant la LEGEND 4000, mais il semble que vous ayez déjà développé
toute une gamme, un petit mot sur votre offre.

La production s’organise peu à peu

Nous avons d’abord développé ce que l’on
appelle des ‘proof of concept prototypes’. C’est à dire, des prototypes
permettant de démontrer que le principe de fonctionnement est valable. Nous en
avons fait en trois dimensions. ‘Petite’, ‘Moyenne’, et ‘Grande’. Les petites
(22x22x38cm) sont proposées aux professionnels, mixeurs, preneurs de son, etc. Les moyennes (27x27x75cm) avaient été pensées comme
une proposition pour salon domestique et les grandes (32x32x110) pour pouvoir jouer
des salles plus grandes. Toutes produisent les mêmes performances et produisent
donc ‘le même son’. La dimension ne joue que sur la puissance en volume des
basses les plus graves. Par contre, les prototypes de conception ne sont pas
des produits vendables. Elles contiennent des pièces faites main, et elles ne
sont pas équipées des protections nécessaires dans un produit commercial. En
bref, se sont des prototypes de recherche et de démonstration qui ne sont pas
(encore) en production.

Ensuite il y a le quatrième modèle la LEGEND
4000 qui n’est autre que le modèle ‘medium’ repensé et optimisé pour être commercialisé. Elle a exactement les mêmes performances sonore que le
prototype ‘medium’ qui la précède, mais réuni maintenant en plus toutes les
performances et caractéristiques d’un produit « consumer ». Elle est équipée de
toutes les protections dignes d’un produit de qualité, et est construit de façon
à ce qu’un service après vente aisé soit possible. C’est pour le moment donc le
seul produit qui est disponible à la vente et aussi ce que vous avez pu voir et
entendre au salon de Bruxelles.
Ensuite on espère pouvoir bientôt transformer
le ‘petit’ modèle en produit, d’ici un an ou un an et demi, après quoi suivra
le ‘grand’. Mais on ne pense pas que le petit, ni le grand aient beaucoup
d’intérêt pour les audiophiles, à moins qu’ils aient un très grand salon et pas
de voisins. Le petit nous parait avoir peu d’attrait pour les audiophiles car
pour bien les placer il faudra les mettre sur un socle décroché du mur, donc
ils finiront par prendre quasi autant de place dans la pièce que les ‘mediums’.
Vu que leur prix ne sera que 20 ou 30% inférieur, on s’imagine que les
audiophiles vont préférer les ‘mediums’. En tout cas, ce serait aussi notre recommandation pour avoir des basses bien profondes.
On est aussi en pourparler avec d’autre fabricants qui sont intéressés à construire des enceintes basées sur notre
technologie. Il se pourrait donc que l’offre de modèles s’agrandisse encore. Un
de ces projets aurait ses amplis à l’extérieur des l’enceintes, ce qui créera
alors une configuration peut-être un peu plus traditionnellement ‘audiophile’,
tout en présentant aussi tous les avantages sonores des LEGEND.
Quelques
explications sur le choix des haut-parleurs, leur complémentarité… ?
 
Je préfère les appeler ‘transducteurs’ :-).
Nous utilisons des transducteurs haute performance. Ils sont tous
équipées d’aimants en terre-rare, le neodymium, car nous pensons que les
aimants en ferrite compromettent le comportement en transitoires (impulsions)
des haut-parleurs. En effet, dans un aimant en ferrite le champs magnétique
peut se déplacer dedans, ce qui ne donne pas une base d’appui robuste pour un
moteur. Additionnellement le neodymium permet de générer des champs magnétiques
bien plus puissants, souvent le triple du ferrite, ce qui augmente à la fois
précision et puissance du moteur. La deuxième particularité des transducteurs
utilisés sont les grandes bobines. Tous ont des bobines 2 ou 3 fois plus grandes
que celles habituellement utilisées. Plus grand est la bobine plus puissant et rapide
est le moteur, moindre est la distorsion des transitoires, et plus grande est la
dynamique. La combinaison d’une grande bobine et les systèmes aimanté au néodymium
nous fait dans le cas du tweeter p.e. un moteur 9 fois plus puissant : La
bobine est trois fois plus grande que celui d’un tweeter à dôme habituel et le
système aimanté arrive à presque 1 Tesla et demi ce qui est aussi environ 3
fois plus que la tradition. Le fait d’avoir l’ampli tout près, et connecté sans
composants résistifs dans la boucle final (la connexion entre les transistors
de sortie et la bobine est directe) ce qui augmente encore un fois le contrôle
de plusieurs facteurs. Enfin, plus grand est la bobine, moins grand est son
induction L’induction de la bobine (self-induction) est également un frein
à sa rapidité, freinage encore un fois diminué donc par la grandeur des bobines
dans les LEGEND. Tous ces éléments (aimants-bobines) s’appliquent à tous les
transducteurs, haut- et basses-fréquences, des LEGEND.
Ce qui diffère par contre, pour les
transducteurs basse et haute fréquences des LEGEND ce sont leur membranes. En
effet, d’après nos théories, il y a deux solutions possible pour qu’un membrane
entraînée par une bobine ne modifie pas le son. Et se sont deux extrémités : La
premier extrémité, la plus connue, est celle de la membrane rigide. Tant que la
membrane ne se plie pas, elle entraînera l’air sans influencer le signal. Nous
employons ce principe pour les transducteurs de graves. Par contre, pour les
fréquences rapides, le principe de la membrane rigide pose problème à deux
niveaux. Premièrement, les matières suffisamment rigides pour ne pas fléchir aux
vitesses de changements abruptes (impulsions) sont impossibles à trouver et
difficile à mettre en œuvre, mais surtout il y a le problème de l’inertie que
pose la membrane rigide entraînée par une bobine. En effet, les changements de
vitesse demandé au transducteur des hautes fréquences en cas d’impulsions sont
telles, que le poids de la membrane gêne pour suivre correctement l’onde sonore
impulsive. Rendre la membrane plus petite ne résout rien car il faudra alors la
bouger proportionnellement plus loin ce qui gêne à nouveau autant. Les électrostatiques
et autres panneaux résolvent cela en entraînant la membrane sur toute sa
surface, mais nous avons opté pour un solution moins connue qui est celle de la
membrane entraînée par une bobine et entièrement souple. La membrane entièrement
souple est « l’autre » solution qui permet à la membrane de ne rien
rajouter au son. La membrane est entraînée à un endroit et le son se propage
ensuite le long de la membrane comme une vague sur une surface d’eau. Comme
seulement une petite partie de la membrane est attachée à la bobine, et qu’elle
est souple, la bobine peut bouger librement sans être gênée par le poids de la
membrane. Le transfert de l’énergie sur l’air se fait ensuite tout le long du
trajet de déplacement de l’onde dans la membrane, et utilise donc toute la
surface de la membrane. Il est efficace et demande une excursion de la bobine
modeste.
Quel est l’intérêt
d’une enceinte active dans le cas de la Legend ?
L’enceinte active n’est pas un but en soi. Le
but est de faire une enceinte qui parle bien à l’oreille humaine et qui pour
cela doit être linéaire en phase pour être capable de reproduire correctement
les impulsions.
Pour y arriver les LEGEND utilisent un
principe de filtrage électronique de séparation unique et nouveau qui ne perd
rien de l’information entrante. Si on remixe les sorties de notre séparateur
avec des résistances, une onde carré passe dedans sans s’abimer. Cette nouvelle
technique utilise entre autres un comparateur. Le comparateur électronique est
un circuit simple mais qui ne peut pas être réalisé avec uniquement des
composants passifs. Voila donc d’où vient l’obligation pour les enceintes
LEGEND de fonctionner en actif. Le principe actif, avec un amplificateur séparé
pour chaque haut parleur, a aussi bien d’autres avantages dans la reproduction
sonore comme par exemple un contrôle des membranes plus ferme et la possibilité
d’optimiser chaque ampli pour l’haut-parleur en question.
Il est important de dire que l’enceinte
active n’est pas un but en soi et qu’aussi, ce n’est pas parce qu’une enceinte
est active qu’elle est nécessairement correcte en impulsion ou en phase !  Même si tous les Sapins sont des arbres, ce
n’est pas pour ça que tous les arbres sont des Sapins !
Traduction : Pour réaliser une enceinte
multivoies linéaire en phase sur tout la gamme des fréquences, on doit
obligatoirement passer en actif. Mais ce n’est pas pour ça que toute enceinte
active serait linéaire en phase ! Malheureusement on voit aussi souvent le
contraire…..

Est-ce que le fait
de proposer des enceintes actives, qui même si elles fonctionnent très bien, ne
représente pas un frein aux yeux de nombreux audiophiles ?

On pense que non. Si on considère l’audiophile
comme étant un personne cherchant un maximum de plaisir d’écoute, cette
personne sera intéressée par le résultat auditif. Comme une reproduction
correcte des sons impulsifs d’une part, et la reproduction de subtiles relations
en phase que représente la restitution d’espace par le son d’autre part, n’est
simplement pas possible en utilisant des filtres passifs, un audiophile
cherchant la reproduction optimale optera finalement pour le meilleur résultat
auditif. Par ailleurs, je ne connais pas d’inconvenients au principe actif, qui
pourrait gêner l’audiophile.
Parlez- nous du
filtrage particulier que vous avez développé pour cette enceinte.
La LEGEND 4000 est un concept unique dans les sens
ou elle présente les performances d’un système mono-transducteur (comme les
systèmes à un seul haut-parleur) sans en présenter les désavantages, tout en
étant multi voix. Tout les problèmes et désavantages que provoque le principe
des multi-voies habituellement ont ici été résolus. Pour cela il n’y a pas
seulement une amélioration du circuit électronique de séparation avant les
transducteurs, mais aussi un système acoustique de ré-assemblage après les
transducteurs, et avant la diffusion. En effet, si on sépare aiguës et graves,
il faut aussi les réassembler correctement, si on veut éviter que les formes
d’ondes soient abîmées. Le circuit électronique de séparation, et le guide
d’onde / réflecteur acoustique assembleur, sont ajusté ensemble pour être
exactement complémentaire.
Le résultat à la sortie est des changements de
pression qui correspondent exactement au signal d’entrée et ce pour toutes les
formes d’ondes, à toutes les fréquences audibles (y compris là ou plusieurs
transducteurs travaillent ensemble) et dans toutes les directions. En effet,
dans notre façon de concevoir la reproduction sonore, simplement séparer graves
et aiguës pour ensuite les diffuser séparément l’un au dessus de l’autre en
espérant que cela se mélangera bien dans la pièce d’écoute, est un concept
erroné. Pour recomposer des impulsions et les présenter de façon
compréhensible pour l’audition humaine, il faut aussi réassembler les voies de
façon précisément contrôlée, et faire en sorte que tout son part du même et
unique point, comme c’est le cas quand une bille tombe par terre. Faire sortir
des sons de plusieurs sorties crée des différences de temps entre les voix de
fréquences pour les sons réfléchis et les sons directs. Ensuite le système
auditif humain aura plus difficultés pour lier les sons directs avec leurs réflexions, car les formes d’onde auront changé entre les deux. La seule façon
d’assurer que les son directs et leurs réflexions aient la même forme d’onde de
départ est de faire partir tout les sons d’un seul et même point. Et cela ne
peut être réalisé que si on réassemble les fréquences des voies avant la sortie.
Au niveau du
positionnement de cette enceinte qui est omnidirectionnelle, quels sont les
conseils à donner en terme de mise en œuvre ?
Pour profiter au maximum des performances il
est conseillé de garder au minimum 60cm, si possible 1 mètre, de libre autour
de l’enceinte. Des objets plus près (comme une table ou une chaise) posent
peu de problèmes mais avoir un mur très près est dommageable. Ceci dit, avec un
mur près ou même posé contre un mur, cela continue à fonctionner très bien à
180 degrés, ce qui est toujours bien mieux que la directivité d’une enceinte
traditionnelle Mais si on se paye un radiateur source ponctuelle à 360 degrés
uniforme, autant en profiter au maximum et lui donner l’espace autour optimale.
Pour former l’image stéréophonique on
préconise la configuration en « triangle 120 degrés » habituel. Le hot-spot, par
contre, sera plus large qu’avec des enceintes traditionnelles, et si l’espace
le permet, vous pouvez installer même deux endroits d’écoute optimalisés : Un
‘devant’ et un autre ‘derrière’ la paire d’enceintes LEGEND. En effet, les
enceintes LEGEND n’ont pas réellement de face avant ou arrière et le plaisir
d’écoute d’un coté ou de l’autre de la paire sera de la même richesse.
Un autre avantage de la source ponctuelle omnidirectionnelle est que l’on aura probablement pas besoin de traitement
acoustique de la pièce d’écoute. Si l’acoustique de la pièce est suffisamment
bonne pour y avoir des discussions agréables entre amis (sans échos dérangeants)
ou pour y exécuter de la musique ‘live’ de façon normale et agréable (comme p.e.
chanter avec une guitare), alors les enceintes LEGEND y joueront également à
merveille. Les enceintes traditionnelles ayant habituellement une directivité
non naturel et souffrant d’émission de son compromis vers les côtés et vers l’arrière
bénéficient de traitement sonore pour tenter éteindre les émissions non
désirables. Les enceintes LEGEND n’émettant pas de son indésirable, n’ont donc
pas besoin de ce genre de traitement. Seulement si l’acoustique de la pièce
est si dérangeante qu’elle gêne aussi pour écouter quelqu’un parler ou pour
jouer un instrument, alors un traitement acoustique sera conseillé.
Une remarque tout particulière pour les
amateurs d’électronique de compensation acoustique (room correction) : Pour
employer un système électronique de compensation acoustique avec le LEGEND il
est indispensable que le système permet d’intervenir séparément sur les graves
(<200Hz) et les autres fréquences. En effet, avec les enceintes LEGEND il
est encore bénéfique de travailler sur les graves en dessous de 200 Hz pour
travailler les résonances et éventuels ondes stationnaires de la pièce
d’écoute. Pour les fréquences au dessus de 200Hz l’utilisation d’électronique
de compensation acoustique est déconseillé. Premièrement on en a pas besoin car
le cerveau humain fait la compensation au dessus de 200Hz de façon exemplaire. Grâce à la diffusion point virtuelle 360 degrés le compensateur humain peut
fonctionner de façon optimale. En effet, maintenant que la structure de sons
directes et réfléchis correspond à ce que le cerveau a l’habitude d’analyser, correspondant aux événements sonores (bruits) réels que vous
rencontrez tout le long de la journée, le compensateur acoustique naturel
fera le travail mieux que n’importe quelle électronique disponible à ce jour.
Mais surtout il faut savoir que les électroniques proposés ne sont souvent pas
adaptées aux enceintes omnidirectionnelles et risquent de ne pas faire leur
mesures d’analyse comme son concepteur l’a prévu. Ensuite, et encore plus important,
est que la plupart des électroniques de compensation abîment en fait les
subtiles informations de phase présentes dans le signal. Vu que les enceintes
traditionnelles ne reproduisent pas ces subtiles informations de phase du tout,
ce fait n’est pas connu, puisqu’il ne pose pas de problème avec les enceintes
traditionnelles. Avec des LEGEND, par contre, vous risquez donc de perdre une
partie des avantages que cet enceinte vous procure, si votre système de
compensation touche le signal au dessus de 200Hz.
Nous avons fait des tests avec plusieurs
systèmes, et toujours la position ‘bypass’ était finalement préférable à la
position ‘correction’. Sur un des systèmes on obtenait un phénomène
impressionnant : Avec ce système, en position ‘correction’, on obtenait un
résultat étonnamment près d’un écoute ‘traditionnelle’, mais à travers les
LEGEND ! Ce système vous permettrait donc de commuter entre une écoute presque
‘traditionnelle’ et ‘LEGEND’ en effleurant un bouton …..
Enfin,  est-il possible, aujourd’hui, d’avoir une
Legend dans son salon ?
Oui, c’est maintenant possible. Le 15 octobre
nous avons introduit notre premier produit. Que vous avez donc entendu. En ce
moment il n’y a qu’un seul modèle de disponible. Mais c’est bien la dimension idéale pour une écoute domestique. Elle a seulement 75cm de hauteur et pèse 25 Kg. Les
autres modèles, petit, pour écoute professionnelle et grand, pour grandes
salles, sont toujours en stade de prototype et ne sont pas encore disponible a
la vente.

Quel est le prix
des différents modèles ?
Le prix de vente TTC conseillé est de 38.000
Euros la paire. Cela comprends l’amplification de puissance (8 amplis) et
l’installation sur place si souhaité. Les enceintes se branchent sur une sortie
pré-ampli. Il faudra aussi encore prévoir le câblage, qui n’est pas compris.
Nous n’avons pas encore de représentation
dans tous les pays et pour les pays ou on n’est pas encore représenté, un
‘early adopter scheme’ est possible. Cela permet d’acquérir une paire pour un
prix réduit pour compenser le fait qu’il n’y a pas de centre de services à
proximité.
Je crois que vous
proposez différentes options en terme de finition également ?
Oui, pour les tissus il y a 4 couleurs (noir,
gris, blanc et bleu), pour les extrémités en bois également (bois clair, bois
rouge foncé, noir laqué brillant et blanc mat), comme pour la plaque alu
supérieur (noir, gris, bleu foncé et alu blanc mat anodisé (silver)).
Est-ce qu’une
écoute en France est prévue prochainement ?
Non, mais pourquoi pas en organiser une ? 

Avec plaisir ce sera un réel plaisir d’organiser une session d’écoute privée pour faire découvrir cette enceinte et cette approche étonnante. 🙂

Pour finir, quelle
serait votre short-list de morceaux « coups de cœur » ou qui s’expriment très bien sur les Legend 🙂
Les LEGEND se prêtent bien à tout genre de
musique. Comme elles sont capable de nous transmettre beaucoup d’informations,
cela frappe d’autant plus l’oreille quand on joue des enregistrements qui en
contiennent plein. Il y en a des milliers. Quelques uns que j’aime bien
personnellement sont:
  •  Jazz at the Pawnshop (edition FIM XRCD, qui
    me semble plus riche que l’édition SACD)
  • Vivaldi – Concerto en E mineur pour basson,
    RV484, CD Denon CO-78921, enregistrement à un seul couple de microphones,
    également repris sur le CD High Edition 14, Klassik Punktgenau)
  •  SMV – Thunder (SMV = Stanley Clarke, Marcus
    Miller, Victor Wooten)
  •  Donald Fagan – Sunken Condos
  •  The Eagles – Long Road Out Of Eden
  •  Tom Waits – Franks Wild Years
  •  Keith Jarret – The Koln Concert
  •  The Oscar Peterson Trio – We get requests
  •  Count Basie – Warm Breeze

Kommer Kleijn en pleines explications

Merci Kommer pour toutes ces explications, j’espère que l’avenir nous permettra de faire découvrir les LEGEND a de nombreux audiophiles français, parce qu’elles en valent largement le détour. Elles figurent parmi mes plus belles écoutes audiophiles tout niveau de prix confondus.
Aux mélomanes qui seraient intéressés de les écouter, merci de me faire savoir. Je n’hésiterais pas à prendre contact avec vous le moment venu.