Avant de partir en congés bien mérités, Cyril, un de mes amis, joueur de tennis et musicien à ses heures (batteur) m’a fait une proposition indécente :).
Allez voir Charles Lloyd au New Morning. L’ambiance des concerts commençait à me manquer et puis voir une légende de son vivant est un privilège rare. Quand il me dit qu’il était accompagné de Bill Frisell à la guitare et qu’il avait apprécié le dernier album « Vanished Gardens », j’étais convaincu de passer un bon moment. Et ce fut le cas, même au delà de mes espérances.

Cette légende vivante du Jazz et du saxo, a désormais 80 ans. Et bien, s’il a certes besoin de récupérer un peu par moment, sa prestation n’en souffre pas. Il faut dire qu’il était magnifiquement accompagné, à la guitare bien sûr, mais également à un instrument que je n’avais jamais vu en live, la pedal steel guitare de Greg Leisz  et un monstre à la batterie avec Eric Harland. Reuben Rogers, le plus jeune compère de la bande, qui était à la basse, nous gratifia d’une très belle prestation également.

J’imagine que pour eux aussi, jouer avec un monument qui a accompagné Phineas Newborn, Cannonball Adderley, Keith Jarrett et Jack DeJohnette est un privilège.:)

J’ai franchement apprécié ce concert dont il se dégageait une ambiance paisible et bon enfant, l’ensemble de l’assistance étant très respectueuse de ce monstre sacré. Il s’employa à produire avec « ses merveilles » un jazz-rock très plaisant, apaisant par moment, allant même chercher des accents indien sur un morceau.

Que ce soit au saxo ou à la flute, il émane de sa prestation, une poésie sous une forme de plénitude et une sérennité maitrisée. On sent un personnage simple et humble, respectueux de ses acolytes. J’ai adoré au point de ressortir les trois seuls albums que j’avais de lui « Rabo de Nube » , « Mirror » et « Sangam », le soir même une fois rentré, avant de poursuivre le lendemain sur Qobuz pour en écouter quelques autres. Le dernier n’est pas celui que j’ai préféré , trop country à mon goût avec la présence de Lucinda Williams sur la moitié des titres. Il réserve néanmoins de joli moment comme l’ouverture  « Defiant ».

Charles Lloyd (saxophone ténor, flûte alto), Bill Frisell (guitare) , Greg Leisz (pedal steel guitar), Reuben Rogers (contrebasse), Eric Harland( batterie)

quelques vidéos Youtube